Parutions
Respect et Responsabilité pour la vie
Albert Schweitzer
Arthaud poche, 256 pages, 7,90 €
Les angoisses de Schweitzer dans les années 1960
Chose inouïe : « Nous faisons l’expérience d’une possible fin de l’humanité ». C’est désormais notre situation à tous. « La puissance que par les conquêtes de la science et de la technique nous avons accumulée entre nos mains est telle que la question pour l’humanité est de savoir si elle trouvera en elle la vertu d’utiliser tous ces moyens à des fins purement constructives ou si elle les emploiera à s’anéantir. »1
Recueilli par Rachel Carson et mis en exergue à son ouvrage Silent Spring (1962), ce propos amer, presque désabusé, de Schweitzer : « L’homme a perdu l’aptitude à prévoir et à prévenir. Il finira par détruire la terre. »2
Mais le cri de désespoir ne peut être le dernier mot de l’homme ! Schweitzer combattait en lui le pessimisme de la connaissance en se disant et en faisant remarquer dans tant de dernières lettres à ses amis que « l’éthique du respect de la vie commence à pénétrer les consciences et à être enseigné dans les écoles à travers le monde ».
Est-ce vrai ?
(Extrait de l’avant-propos à Respect et Responsabilité pour la vie, éd. Arthaud, 2019)
1 Extrait de L’idée du royaume de Dieu au cours de la transformation de la foi eschatologique en foi non eschatologique (1950), reproduit dans Humanisme et Mystique, chapitre « Le christianisme en son essence, éd. Albin Michel, 1995.
2 Le livre de Rachel Carson a été traduit sous le titre, Le printemps silencieux, et publié chez Plon, livre de poche, en 1968. Il est dédié à Albert Schweitzer qui a écrit… La biologiste Rachel Carson (1907-1964) avait rassemblé une vaste documentation sur la pollution des terres par les pesticides et les insecticides.